Restons positifs

Il fait un froid à ne pas mettre un esquimau dehors. J’ai pourtant couru hier matin, j’ai bien cru perdre une fesse (de froid, pas d’excès de zèle). Mon Ipod s’est mis en grève, il n’a pas supporté cette température de troll.

Je suis très en verve sur le Grand Nord car j’ai enfin visité le Musée du Quai Branly. J’étais surtout curieuse de découvrir le bâtiment de Jean Nouvel et la vue du restaurant « Les Ombres ». Ne connaissant absolument rien aux Arts Premiers, j’étais toute remontée à l’idée de me cultiver un peu et d’ouvrir mes papilles « curiositaires »…
Je vais être franche, je suis ressortie du musée en n’y connaissant toujours absolument rien. J’ai vu de très belles pièces : des tissus et des costumes incroyablement sophistiqués, des bijoux splendides, des masques fantasmagoriques, des sculptures …. Mais je n’ai rien appris. La scénographie est très belle mais absolument pas pédagogique. On passe d’une région à l’autre sans s’en apercevoir, toutes les époques sont mélangées et c’est d’autant plus dommage que le musée dispose d’un immense espace inutilisé comme la rampe qui mène à l’étage principal. Le tout est complètement confus un peu comme leur site d’ailleurs.
Je me suis consolée en visitant l’expo temporaire sur l’esprit Mingei au Japon qui éclaire avec simplicité les liens entre les arts populaires et le design. Un regard didactique et singulier. Après la frustration des collections, je me suis précipitée à la librairie qui elle ne decoit pas : un grand choix, pointu et original. Au moins, le musée a le mérite de faire germer des questions et de donner l’envie de trouver des réponses….

Ces réponses, je ne risque pas de les trouver dans les magazines tant ils sont fins et insignifiants. Ma vieille libraire acariâtre s’esclaffe en lisant la couverture de Psychologie « Comment trouver sa voie » : elle me donne immédiatement la réponse « en travaillant, ma jeune dame, mais c’est de votre âge toutes ces balivernes ». Je me demande quel âge, elle peut bien me donner. Je lui souhaite quand même une bonne année. Ce qui ne lui fait pas plaisir non plus « bah elle ne sera ni pire, ni meilleure que la précédente, faut prendre tout ça au jour le jour ». Vous n’allez pas me croire, mais je l’adore cette radoteuse.

Et après la lecture du ELLE et de mon horoscope dithyrambique, rien, ni personne ne pourra me faire tomber de mon nuage (sauf peut-être une interruption brutale de mes vacances). AGA me fait glousser, comme les photos de Sophie Marceau, cette photographe Sylvie Lancrenon, a l’art de transformer toutes nos jolies actrices en nymphomanes désespérées, c’est un peu répétitif à la longue.
Revenons à AGA qui nous invite à l’optimisme, mot d’ordre un peu partout dans la presse. Mais je ne sais pas pourquoi alors que je n’ai pas de solides raisons d’être optimiste – 08 s’étant terminé sur un vicieux croc-en –jambe, un portefeuille à sec, la confirmation de la vente de notre appartement chéri, et une propension démesurée à l’inactivité – je ne désespère absolument pas, sans doute les effets secondaires du « out of the office ».
Pourvu que cela dure, disait la mère de quelqu’un pour qui ça n’a pas duré ….
Et vous optimiste ou pessimiste ?

PS : il se pourrait que mon état primesautier soit en partie dû à la lecture d’un livre d’Alan Bennett, parfait exemple de flegme et d’humour British. Je viens de finir « Untold Stories » regroupant entre autres ses journaux, des articles sur l’histoire de l’art et une biographie très touchante de ses parents. J’ai rarement rencontré un tel niveau d’érudition marié à autant de modestie et un sens aussi génial de la dérision. Bennett est totalement, complètement immunisé contres toutes les dérives de notre société de panurges consommateurs et notre culture pop-trash. C’est hautement rafraîchissant : instructif et drôle !