Miss Zen vous souhaite ….

Je continue mes vacances nordiques ; une bulle sucrée entre douceurs, lectures et promenades.
Je ponctue mes journées de banane au spéculoos, de tarte au riz et de crêpes à la cassonade entre quelques pages de « L’ornière » de Hermann Hess et du délicieux « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patate ». Je me replonge aussi dans quelques livres d’histoire pour reprendre mon parcours à travers les âges.

De temps en temps, j’allume la TV. Par un heureux hasard, je tombe sur le documentaire de Loïc Prigent sur la maison Chanel.
J’y découvre un Karl bien différent de son image, certes très impérial mais attentif et prévenant envers les couturières de la maison ; petites mains anonymes, dévouées et passionnées par leur métier. Plus que le glamour, ce sont ces petites mains de rien qui ont retenu toute mon attention, ces couturières de l’ombre et tous les talents qui contribuent à chaque chef d’œuvre crée dans les ateliers. Il était aussi question des brodeurs (Lesage), des chausseurs (Massato) et d’une fascinante fermière qui crée depuis plus de 50 ans les passementeries pour la maison Chanel. Ce petit bout de femme affiche 75 ans au compteur, elle a connu la grande Mademoiselle. Depuis sa ferme à 130 Km de Paris où elle élève des chevaux, elle crée sur un vieux métier une partie du miracle de la haute couture. Merveilleuse maîtrise des contraires que cette dame à l’énergie insolente tissant à la main parfois des nuits entières, dans un décor rustique digne d’une peinture de Millet, des merveilles de luxe et de savoir-faire. A ce jour, personne n’a percé le secret de son art et de son talent. Sans doute n’y a t’il aucun secret, juste du travail, de la pratique et l’amour profond de son art. Alors que le journaliste lui demande comment elle fait pour assumer seule la ferme et les commandes de Chanel, elle répond par une sorte de devise personnelle « on crée ses propres limites ».

Si c’était à refaire, je crois que je me dirigerais vers un métier d’artisanat de luxe. J’ai souvent été tentée par ces disciplines : l’encadrement et la restauration, la maroquinerie… A mon âge, il serait illusoire de tenter de maîtriser ces difficiles techniques qui nécessitent toute une vie d’apprentissage.

Alors que 2009 se termine et que nous entrons cette nuit dans une nouvelle année, je voudrais vous souhaiter de trouver en 2010 cette passion et cette énergie dans votre vie que ce soit dans votre métier, dans votre famille, dans vos rêves. Mais que la vie vous brûle de désir et d’envie, que vous vous leviez chaque matin avec avidité et ardeur et que vous ne enfermiez dans aucune limite trop sage.

Joyeux réveillon et très belle année à vous toutes et tous.