Juillet s’achève sur de nouvelles incertitudes et inquiétudes mais au moins nous avons eu pendant quelques semaines une pincée d’insouciance dont j’ai profitée intensément à la mer du Nord.
Nous étions partis en trainant un peu les pieds car la maison louée sur internet ne nous semblait pas totalement à notre goût. Nous redoutions la foule et le mauvais temps.
La fée clochette est passée par là. La maison était bien mieux en vrai, un petit côté shabby-chic comme j’aime : confortable et pas tape à l’œil et oh bonheur, oh joie suprême il y avait un rocking chair dans le jardin (j’en veux un !).
Il a fait splendide et point de foule dans notre petite station. Vous rajoutez :
-des ballades à vélo sous un ciel de fresque (expression lue dans un formidable bouquin dont je vous parle dans quelques lignes)
-des cousinades en pagaille
-les pelles de joyeuse nostalgie de l’enfance qui me reviennent à chaque séjour à la mer
-un thé/café sur la digue avec mon amie Hélène
Bref c’était formidable et bien trop court.
Sinon j’ai savouré deux jours rien qu’à moi pendant lesquels ma maman a embarqué mon fils. J’en ai profité pour me pomponner, écrire et enfin regarder « Little Women » que je recommande pour une soirée girly optimiste et stimulante.
J’ai pris soin de mon jardin, mon paradis, mon cocon. J’aime quand les buissons, les haies, les arbres sont touffus et me mettent à l’abri du monde avec les moineaux, les musaraignes et les écureuils. D’ailleurs, je ne fais venir l’élagueur que tous les 2 ans tant j’aime cette cachette végétale (au grand désespoir de mon voisin toujours armé de son sécateur qui me toise avec mépris).
Les horaires d’été (dont nous avions déjà profité pendant le confinement) conviennent vraiment bien à mon tempérament de duchesse. J’aime prendre mon temps le matin, lire, écrire et mon dada apprendre des vers de poésie. Allez je me lance :
Un chemineau navarrais
Nous joua de la guitare.
Ah ! que j’aimais la Navarre,
Et l’amour, et le vin frais.
C’est du délicieux Paul-Jean Toulet que chérissais Jean d’O. J’ai d’ailleurs regardé sur Youtube une merveilleuse conférence qu’il a donnée à Bordeaux en 2012 . Sa conversation y est bien plus éblouissante qu’à la télévision où il était souvent en pilote automatique avec sa sélection d’anecdotes formatées pour le petit écran.
J’ai aussi adoré un documentaire sur Auguste Escoffier « le roi des cuisiniers et cuisinier des rois » : à voir sur le site d’Arte jusqu’au 4 août (vite pour les gourmandes).
Et pour finir au rayon lecture :
ENORME COUP DE CŒUR pour « Guerre et Térébenthine » de Stefan Hertmans.
Parce que :
- C’est un portrait magnifique et bouleversant d’un grand-père adoré, Urbain Martien, raconté par son petit fils avec émotion, respect et lucidité. Mais les personnages secondaires sont tout aussi interessants : la mère d’Urbain est splendide dans son immuable dignité, la trajectoire du père, artiste si fragile, est poignante.
- C’est un roman familial puissant mais c’est aussi un livre sur mon pays, une grande fresque historique et sociale qui commence à la fin du XIX siècle. Forcément, j’y ai retrouvé des traces de ma propre histoire.
- La guerre de 14-18 y est incroyablement racontée et expliquée – c’est un des premiers livres sur le sujet qui m’a fait comprendre à quel point cette guerre atroce a été une césure totale avec l’ancien monde, à quel point cette guerre a tout fait voler en éclat, apportant des progrès indéniables mais aussi des pertes irrémédiables.
- Et puis le fabuleux personnage principal Urbain Martien un homme admirable né dans la plus grande pauvreté, devenu soldat héroïque, sauvé par sa passion pour la peinture et sa droiture m’a beaucoup fait pensé à mon grand oncle. J’aimerais un jour parvenir à écrire aussi bien, avec autant de force narrative et de tendresse.
Juste avant sa mort, dans les années 1980, le grand-père de Stefan Hermans remit à son petit-fils quelques vieux cahiers entièrement remplis. La vie de son grand-père se révéla marquée par son enfance misérable dans le Gand d’avant 1900, par des expériences atroces en tant que soldat au front pendant la Première Guerre mondiale, et par un grand amour pour une femme décédée trop tôt. Plus tard dans sa vie, il passa toute sa tristesse dans sa peinture silencieuse. La longue fascination de Stefan Hertmans pour la vie de son grand-père l’a finalement incité à écrire ce roman poignant.
Les âmes silencieuses : très bonne pioche repérée chez le Rose et le Noir. Ici aussi une rencontre entre un petit fils et sa grand-mère mais c’est un roman. Deux époques se télescopent : la deuxième guerre mondiale et la nôtre. Le récit est très bien construit, l’intrigue est prenante, et les personnages sont terriblement attachants et campés avec beaucoup de finesse. Gros coup de coeur pour Heloise la grand-mère, pour son indépendance d’esprit, son courage, sa détermination, son refus des compromis. Un très beau portrait d’une femme libre et indépendante.
J’adore tes jolis moments qui m’ont donné l’impression, l’espace d’un instant, d’être avec toi en train de papoter dans ton joli jardin ! Je te souhaite un mois d’août ensoleillé, doux et aussi serein que possible et je t’embrasse fort ❤
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J’aimerais vraiment bien un jour papoter avec toi. Qui sait peut-être nous croiserons-nous un jour en Provence, en Bretagne ou du côté de chez moi !
Bises et doux week-end.
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Je l’espère 💕
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A chacun de tes billets, je me dis : » il faut que je laisse un commentaire, j’ai plein de choses à dire! » A chaque fois, tes billets redescendent dans les oubliettes de ma boîte mails, poussés par des tas de mails en attente.
Cette fois, j’ai décidé de répondre directement, c’est mieux !
Je n’aime pas trop l’été, mais j’aime ce changement de rythme et tout comme toi, de profiter de mes matinées autrement.
Je pensais aller voir » les 4 filles du dr March », lorsque le confinement a commencé.
Mêmes souvenirs émotionnels d’enfance , pour moi aussi, dès que j’y vais..
J’ai bien ri, lorsque tu parles de ton voisin ! Chez nous aussi, on aime laisser la nature s’épanouir, à certains endroits ! Ce qui ne plait pas toujours à certains voisins qui se prennent pour des Figaro du jardin.
Je note les titres de tes lectures !
Passe un doux mois d’août !
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Je suis contente de te lire même si je te réponds très tard….
J’espère que tu as survécu à cette épouvantable chaleur à l’ombre et avec de bons livres.
Bises et beau week-end
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Ton billet me fait penser aux vacances de mon enfance passées à la côte belge 🙂
gros bisous ❤
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Tu sais que je suis très madeleine de mon enfance….. j’adore m’y replonger.
Gros bisous à toi aussi.
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Les rocking chair, j’adore ! On en a deux, et on les utilise tous les jours, dedans la plupart du temps, mais aussi dehors quand il fait beau. C’est tellement agréable de s’y asseoir pour lire…
Et j’ai aussi adoré le film « Les 4 filles du Dr March », très belle adaptation 🙂
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Et tu te souviens où tu les acheté ? JE crois que je vais craquer ou alors mettre ça sur ma liste d’anniversaire.
Merci pour ton commentaire et bon week-end
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