Les jolis moments humeurs

NY Dolce Vita

Vendredi, je termine une semaine de formation éprouvante par un examen. Youpie, j’ai réussi ! Je peux revenir en deuxième semaine dans un mois…..et lancer un projet dans l’intervalle. Je remarque que bien souvent la rançon du succès est synonyme de plus de travail. Parfois, je préfère vraiment mon ancienne vie de cancre….

Je suis claquée mais je cours retrouver mon Castor qui est venu me rejoindre à NY. Je me précipite dans Grand Central Central Station, bondée en ce début de week-end. De cette magnifique gare urbaine partent les trains pour les banlieues chics de NY et du Connecticut. Moi, je prends le petit shuttle, la seule ligne de métro qui traverse Manhattan horizontalement. Toutes les autres lignes suivent le tracé des grandes avenues verticales (Broadway, la 5ieme, etc.).
Dans le metro aux heures de pointe, il ne faut pas faiblir, ne pas ralentir, suivre le rythme au risque de se faire bousculer et invectiver. Il faut repérer les panneaux de loin, ne pas hésiter : j’ai l’impression d’être dans un grand jeu vidéo. Je me dépêche pour commencer le week-end de liberté avec Castor. Je ne suis pas sortie de Midtown depuis mon arrivée, je n’ai qu’une idée en tête : filer dans l’Upper West Side, mon royaume.

On remonte Broadway sous nos parapluies, il fait doux. Je suis aux anges : les voitures klaxonnent, les embouteillages s’allongent mais moi je suis sur mon petit nuage. Je retrouve mes souvenirs, mes marques. Je respire. On s’installe au Starbucks du Barnes & Nobles du Lincoln Square, un thé « London Fog », une grosse pile de livres et de magazines : oh temps suspend ton vol. Les magazines sont très décevants : la plupart des couvertures titrent sur « spend less, buy smart, cheap buys…. ». Je trouve mon bonheur dans des titres plus confidentiels : plus jolie maquette, sujets moins ressassés, vrai travail sur l’iconographie et la typo…. Je m’inquiète un peu en dévorant « Cookie » un super magazine dédiée aux .mamans et « More » qui lui cible la femme de 40 ans….

Inquiétudes confirmées le lendemain en entrant chez Abercrombie. Un bon conseil : n’y allez pas si vous avez plus de 25 ans et 2 ou 3 kilos en trop.La visite commence bien : deux charmants garçons vous ouvrent la porte tout sourire, vous vous sentez toute guillerette …. L’effet ne dure pas ; à l’intérieur, les vendeurs et les vendeuses ont en moyenne 17 ans, des sourires et des corps à poser en couverture du ELLE… Je suis démoralisée, la musique est au volume sonore d’une boîte de nuit et j’ai du mal à supporter (mmhmhmh). Je suis définitivement crucifiée quand une de ces jeunes idiotes m’annonce avec ses 42 dents ultra-white « oh no Mam we do not have a kid’s floor ». Je me sens vieille tout à coup…
Direction, Banana Republic, un magasin pour les filles de mon âge : bon il est temps de le dire pour les femmes de mon âge… Je reprends confiance chez J.Crew, je pique leur catalogue qui est bien plus beau que beaucoup de magazines… Lauren Hutton pose à l’intérieur : le triomphe de la femme de 60 ans ! Ouf. Je ne sais pas si je suis de mauvaise foi mais elle me semble bien plus attirante que les bimbos de chez Abercrombie.


C’est au tour de Castor, nous entrons chez Brooks Brother : le temple du mâle WASP. Effectivement, en ce jour de solde, tous les avocats et les financiers de Manhattan semblent s’être donnés RDV au milieu des vieilles boiseries, des piles de chemises et des rayons de costumes soldés à 50%. Les affaires ne doivent pas être brillantes. Depuis mon arrivée, il me semble que la crise est plus intense ici. Le New York Times annonce que les banquiers sont désormais aussi mal vus que les criminels et les prostituées: il est vrai qu’ils ont combiné les compétences des deux professions à un niveau rarement égalé. Au moins, les publicitaires ne sont plus les derniers des derniers. Quoi qu’une nouvelle série TL sorte cette semaine et le titre ne présage rien de bon : « Trust Me».

Dimanche matin, il neige, on renonce à notre promenade dans Central Park.La journée commence dans un joli dinners sur la 57ieme avec le New York Times autour de bacon, œufs, et muffin . On opte finalement pour la chaleur du MOMA. Je découvre des tableaux de Giacometti que je ne connaissais que pour ses sculptures, beaucoup de tableaux de Rothko et Rauschenberg me plaisent. Un vieux monsieur, très old NY, prend des notes. Je décide de le suivre et d’observer ses choix…J’aimerais être comme lui à son âge : toujours curieux, toujours envie d’apprendre… Dans la librairie du musée : je feuillette un livre de photo hypnotisant d’un certain Jock Sturgess. Il a photographié pendant 27 ans le même modèle : fillette devenue maman. C’est fascinant, dérangeant, intrigant et troublant.
Je fouinerais encore bien à l’expo sur le design coréen mais il est temps de partir, de s’envoler pour Paris et de vous retrouver !!!!

21 réflexions au sujet de « NY Dolce Vita »

  1. Quelle chance tu as ! Moi, si friande de voyage, je t’envie énormément. Ton « report » donne envie de s’envoler vers d’autres horizons. J’ai entendu ce matin aux infos qu’il neigeait férocement à NY et que les températures avaient sévèrement baissé. J’ai pensé à toi tout de suite. C’est vraiment étrange la blogosphère et la vie internétique… 🙂 Bon retour en terres françaises !

    J’aime

  2. Tu as constaté ce que je lis régulièrement. En France, nous crions très fort, mais nous sommes un des pays les moins touchés par la crise. Le seul qui s’en sort mieux, c’est l’Allemagne.Entre les jeunes filles et les femmes mûres, il y a effectivement les femmes…Ravie de voir que tu as croqué un joli morceau de pomme !

    J’aime

  3. Alors si c’est le temps du retour : welcome home 🙂J’espère que la neige ne t’a pas empêché de décoller !Et chez Abercombie, est-ce que les mâles-vendeurs étaient torse nu ou craignent-ils le froid ? 😉

    J’aime

  4. Vive NYC meme pour 6Sygma. Hummm Barnes & Nobles, Banana, Ann Taylor…que de souvenirs. Tu te rends compte, 10 ans que je ne suis pas retournée là-bas. A l'époque il y avait encore les twins…

    J’aime

  5. le mieux chez Abercrombie ce sont les sacs avec une photo de torse d’homme dessus… Rien que pour ça je serais (presque) prête à acheter un jean slim dans lequel je ne rentrerai jamais ou un micro short pouvant à la limite me servir de gant…

    J’aime

  6. Heureuse de ton retour !Si jamais je vais à NY, je te demanderai pleiiin de conseils 🙂 Avec ce que tu écris, tu arriverais à me donner envie de partir dans le désert de Gobi …

    J’aime

  7. Cool cette petite oncursion dans NY, moi qui rêve de voyager et d’y aller… Au pas de course, mais il me semble qu’à moins d’y vivre, ce n’est pas possible de visiter cette ville autrement !

    J’aime

  8. J’aime quand tu livres tes impressions sur Ny, les petits détails comme les grands. L’ensemble des premières photos m’a séduite ;).J’espère que tu as pu rentrer sans encombre et avec des souvenirs plein la tête.Bisous

    J’aime

  9. C’est sympa que ton Castor ait pu te rejoindre. Un petit week-end new-yorkais comme je les aimerais !Les filles, les femmes… Que l’on soit jeune, vieille, jolie ou moche, (ou entre les deux) ce que l’on pourrait souhaiter c’est un peu de respect et de courtoisie dans certains lieux, et surtout dans les magasins et boutiques. Il faut boycotter ces boutiques qui pratiquent la maltraitance des filles et des femmes !Alors tu repars dans un mois ?

    J’aime

  10. Je sais que c'est un peu too much mais j'adore Abercrombie & Fitch, surtout ce parfum qui embaume le magasin et l'ambiance qui me donne envie d'aller passer un week-end aux Hamptons avec la jeunesse dorée New Yorkaise

    J’aime

  11. Superbe article qui donne envie d’aller à NY! Banana Republic, c’est très sympa comme magasin, les vêtements sont pas super chers et tiennent exceptionnellement bien!Cool que ton Castor ait pu te rejoindre!!

    J’aime

  12. Trompoline : vas-y fonce ! scrute les promos sur les vols et avec la crise il y a des promos dans les hotels !Plume: J’ai echappé à la tempete, juste quelques flocons le dimanche matin. C’est vrai qu’il fait bon rentrer chez soi, c’est un des plaisirs des voyages…Stef : oui, c’est chouette même si après grosse pression pour « délivrer » les projets. On a rien sans rien comme disait ma grand-mère.Loukoum : c’est gentil ça, merci.Aude : merci de venir passer du temps ici !Marie Hélène : surtout on est beaucoup mieux protègés et généralement beaucoup moins endetés..Le Chat : non ils ont enfilé le polo…..pffffffff. Mais ce n’est vraiment plus de mon âge….Violinette : c’est bien toi ? La violinette des Champs ? de la pub ?Cécile Qd9 : ouais ben faut d’abord survivre à la horde de jeunettes et au niveau sonore : trop pour un sac….limite pour un Birkin…Anne-Elizabeth : je suis à ton service…. Désert du Gobi ? oulala je ne suis pas une aventurière.May : il ya une telle énergie dans cette ville qu’on est vite pris par la frénésie.Cerises et Fraises : ouf, je ne suis pas la seule !Clo : merciShopgirl :oui je suis rentrèe sans problemes et j’ai eu de la chance ! Merci pour ces gentils mots .Fauvette : c’est marrant mais pour la première fois, j’ai trouvé tout ça terriblement agressif et presque incongru….Suffragette : j’adorais aussi, je trouvais le tout « trop », une vraie expérience mais cette fois j’ai trouvé le tout « déplacé » ou « dépassé », je ne sais pas. Enfin bref, je ne trouvais plus ça drôle. La fatigue ou le froid ou mon âge ?La bureautière : c’est vrai , j’ai des vêtements depuis 10 ans qui ne bougent pas !Fanette : le monde est petit….et la blogosphere aussiLili66 tant mieux, je suppose que les souvenirs sont bons ?

    J’aime

Laisser un commentaire